- julep
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⇒JULEP, subst. masc.A. — Vieilli. Préparation pharmaceutique, à base d'eau distillée, d'eau de fleur d'oranger, de sirop, de gomme arabique, etc., servant d'excipient à certaines substances médicamenteuses. Julep calmant, gommeux. Lors du vieux temps des élixirs et des juleps, quand on venait chercher chez lui la drogue orientale, le médicament miellé (FLAUB., Champs et grèves, 1848, p. 276). On peut administrer (...) la caféine (...) dans un julep ou dans une potion cordiale (TROUSSEAU, Hôtel-Dieu, 1895, p. 74). Céline remplissait de tisane les bols. (...) la magnésie répugnait. Aucun julep n'amollissait les peaux rêches de la bouche (ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 127) :• ... l'action vitale manque, et il faut chercher à la ranimer (...) en entremêlant la tisanne (...) de quelques cuillerées d'un julep qu'on composera avec six onces d'eau de scabieuse, un gros d'eau de canelle orgée, une once d'eau de fleurs d'oranges, trois grains de fleurs de safran en poudre, cinq grains de camphre...GEOFFROY, Méd. prat., 1800, p. 36.— P. métaph. Ils se bornaient à jeter dans les juleps de Feuillet les sels secs de Stendhal; c'étaient des pastilles mi-sel, mi-sucre, de la littérature de Vichy! (HUYSMANS, Là-bas, t. 1, 1891, p. 12). V. ambre1 ex. 11.B. — (Mint-)julep. ,,Boisson anglo-saxonne à base de feuilles de menthe écrasées`` (Ac. Gastr. 1962). Cette occulte épice que les juleps américains empruntent à la feuille de menthe (CLAUDEL, Ours et lune, 1919, 3, p. 608). Nous nous installons autour de mint-juleps (QUENEAU, Loin Rueil, 1944, p. 226).Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. 1694. Étymol. et Hist. Début XIVe s. judéo-fr. gulbe (d'apr. LEVY Trésor, p. 127); ca 1350 juleph (Compendium de epidemia, trad., ms. B.N. 2001, f° 101 v° b d'après R. ARVEILLER ds Romania t. 94, p. 163 : cyrop de juleph, ou cyrop rosat); XIVe s. julep (Somme Me Gautier, B.N. 1288, f° 14a ds GDF. Compl.). Empr., prob. par l'intermédiaire du lat. médiév. ( gilebum, XIe s., DIOSCORIDE d'apr. S. SGUAITAMATTI-BASSI, Les Emprunts directs faits par le fr. à l'ar., 1974, p. 117; julep, 1076-87 ds DU CANGE; cf. sirop julevi, début XIVe s., Antidotaire Nicolas [trad. du lat.], éd. P. Dorveaux, § 23), à l'ar. « potion composée d'eau et de sirop ». V. S. SGUAITAMATTI-BASSI, op. cit., pp. 117-118. Fréq. abs. littér. : 14. Bbg. KIDMAN (J.). Les Empr. lexicol. du fr. à l'esp. des orig. jusqu'à la fin du 15 e s. Paris, 1969, pp. 149-152.julep [ʒylɛp] n. m.ÉTYM. XIVe; gulbe, v. 1300, « potion »; juleph, v. 1350; esp. julepe, de l'arabe djŭlāb, persan goulāb « eau de rose », par le lat. médiéval gilebum (XIe).➪ tableau Mots français d'origine arabe.❖———I Pharm.1 Vx. Potion. || « Julep hépatique (cit. 1), soporatif et somnifère » (Molière).2 Vieilli (le dernier ex. cité in T. L. F. date de 1902). Potion à base d'eau et de sucre aromatisé à l'aide d'une essence végétale, servant de véhicule, d'excipient à divers médicaments.———II (1919, Claudel : les juleps américains; angl. julep, même orig.). Boisson à la menthe (plus souvent : mint-julep).
Encyclopédie Universelle. 2012.